FLORENCE REYMOND
Adieu l’enfance
Exposition organisée par la Galerie Guyenne Art Gascogne
du 21 janvier au 4 mars 2017 au 32 rue Fondaudège à Bordeaux
• Invitation au lancement de l’exposition le samedi 21 janvier à 17H à la galerie
• Présentation du catalogue de l’exposition par Florence Reymond le samedi 28 janvier à 17H
Florence Reymond a placé très tôt la peinture au centre de ses préoccupations, lui offrant dans son œuvre une place souveraine et encore indétrônable à ce jour. Le dessin est ailleurs. Il a un destin plus incertain. Il apparaît, puis disparaît. Les deux sont pourtant traversés par le même questionnement autour de l’enfance en lien avec la sexualité, l’anatomie du corps, la religion et la mort. Ce sujet unique et pluriel à la fois, complexe, obsessionnel, donne une cohérence très forte à son œuvre. Sur la toile comme sur la feuille, le monde de l’enfance et celui de l’adulte s’entrechoquent sans complaisance levant le voile sur deux approches pourtant bien distinctes.
La peinture est l’endroit de la pensée, de la lutte, de la recherche d’un vocabulaire et d’un langage. La peinture est une bataille permanente avec la couleur, la représentation, la forme, la symbolique, l’histoire de l’art ancien et récent. Elle n’est pas facile. Elle est ambitieuse. Elle hante l’artiste qui cherche à dégager, à travers des interrogations profondes liées à l’enfance, les éléments d’une identité commune. La peinture s’élabore au quotidien dans le silence et l’isolement de son atelier parisien situé dans le XIXe arrondissement.
Le dessin est du côté du plaisir. Un plaisir immédiat, non pas en raison d’un pouvoir de séduction quelconque, mais parce qu’il est impulsif, qu’il jaillit sur la feuille, avec la spontanéité de la respiration et la liberté du geste. Florence Reymond dessine sur de grands carnets dans son appartement où elle est à la fois artiste, mère d’une petite fille et compagne. Elle ne s’abandonne donc jamais totalement à lui, son attention étant sollicitée par ailleurs. Pour commencer, l’artiste utilise le plus souvent des images prélevées sur différents supports, laissant l’inconscient prendre le relais pour gouverner le trait. Le dessin est figuratif sans être illustratif. Il est dur et délicat. Il s’apparente à une écriture automatique évoluant entre jeux interdits et jeux dangereux. Chaque dessin est une page de son journal intime. Il ne craint pas le regard de l’autre. Il interroge le monde de l’enfance avec le regard de l’adulte façonné par la morale, les règles et la religion. Il n’apporte pas de réponses. Il n’y en a pas. Ou plutôt, il semble n’y en avoir qu’une, tenter de s’apprivoiser soi-même.
Présenter simultanément peintures et dessins à l’occasion de cette exposition organisée par la Galerie Guyenne Art Gascogne, c’est montrer combien la couleur prime dans une nature luxuriante et déifiée, c’est découvrir comment la présence d’un exotisme décalé métamorphose les souvenirs, c’est donner à voir combien la peinture est un champ de bataille quand le dessin se révèle être un feu d’artifice, c’est entrevoir comment, pourtant séparés, la peinture et le dessin sont ensemble.