Entre les documentaires sur la peinture que produit son père et les reproductions d’œuvres qui décorent le domicile familial, l’envie de peindre et de s’immiscer dans les détails de la construction de l’œuvre s’installe comme une évidence pour Anne-Marie Gintrand.

Après des cours à la Grande Chaumière et aux ateliers des Beaux-Arts de la ville de Paris, elle décide de se vouer entièrement à sa pratique. 

Influencée par la renaissance italienne, elle s’imprègne de la liberté de peindre, avec la volonté de représenter une forme d’exaltation, de rechercher la lumière. Elle regarde Joan Mitchell et sa capacité à jeter les paysages sur la toile et se repère dans les signes de Willem de Kooning.

Mais comment ne pas parler de Monet lorsque nous regardons le travail d’Anne-Marie Gintrand, qui pourrait parfois évoquer de luxuriantes nymphéas.

Son réel intérêt n’est pas le sujet, c’est la peinture, la façon dont elle pose la couleur, la lumière qu’elle dégage ainsi que le mouvement qui l’anime, une émotion. L’œuvre d’Anne-Marie Gintrand est hors de l’abstraction, mais sans réelle représentation, elle évoque une vibration, un sentiment, le mouvement des branches, des feuilles, ou bien celui de l’eau. Des choses perceptibles dans l’éclat de la couleur de l’artiste.

Elle évoque l’indéfinissable par ses jeux de transparences, par la douceur ou bien la violence de son toucher. 

Dans sa peinture, rien n’est programmé, le calme des couleurs d’un bord de mer peut se transformer en tempête lorsque l’artiste termine son œuvre, comme en transe où tout se prête à une sublime interprétation de la nature.

Au travers de douze œuvres, Anne-Marie Gintrand nous invite à explorer ses paysages, entre rêverie, plénitude et orage, entre ordre et merveilleux chaos.