Benoît TRANCHANT : Nuits Pourfendues

Exposition du 9 septembre au 4 octobre 2014.

Autodidacte cultivé et raffiné, cet ancien chauffeur-livreur avait choisi la peinture à l’âge de trente ans, après s’être confronté jeune à une vie de combat, tant sportif que sociétal. Il y saisissait avec un regard sombre les sujets et objets courants qu’il capturait dans la vie quotidienne avec à l’origine la tentation de l’abstraction qui a été pour lui une période d’apprentissage en puisant dans la peinture des autres.

Nous avons retenu pour la première présentation de cette oeuvre en Aquitaine, alors qu’il a été régulièrement montré dans la région parisienne et dans bien des lieux en France ainsi qu’à l’étranger, le travail qui parmi toutes ses oeuvres met en avant trois périodes essentielles :

• La narration par l’objet

Jouer avec les formes du dehors qui ont une fonction utilitaire courante afin de les réinventer par la démarche picturale, d’en créer une version poétique où la couleur les transcende pour le simple plaisir esthétique. En fait un dédoublement.

• La dissolution de l’humain

Il a cherché à montrer que l’absence de l’humain, ou sa dissolution dans la médiocrité du quotidien, pouvait malgré tout trouver à être représenté par la tension du regard qui envahit toute la toile ou bien par l’anecdote distanciée des vanités humoristiques pour passer aussi par le corps féminin érotisé dans la simple figuration des accessoires, mais en même temps la servitude de ces regards inquiets face à l’inaccessible.

• La force de l’urbain

Dans sa vie quotidienne de banlieusard parisien, de ses déambulations nocturnes, de ses amitiés de comptoir, de ces voies sans fin où le mouvement est une nécessité, sa palette de couleur, acide, tendue, contrastée mais aussi délicate et lumineuse, lui permet de suggérer que la nuit est aussi un lieu de vie où l’imaginaire est roi.