Jean-Pierre Le Boul’ch – Être peintre justement

Jean-Pierre Le Boul’ch

Être peintre justement

Exposition organisée par la Galerie Guyenne Art Gascogne
du 29 mars au 28 avril 2018 au 32 rue Fondaudège à Bordeaux

Exposition en deux parties en collaboration avec la Galerie Area Paris :

• Du 29 mars au 13 avril 2018 : Collages et aérographe : Lancement le 29 mars à 18h

• Du 14 avril au 28 avril 2018 : Entre terre et ciel : Lancement le 14 avril 2018 à 16h30

En 1957, Jean-Pierre le Boul’ch s’enfuit de l’école militaire où ses parents l’ont placé et emporte avec lui un carnet, des pastels, et quelques livres sur l’art qui ne l’avaient jamais quitté. « Je serai peintre », se jure-t-il.

Après avoir fréquenté les ateliers des artistes Varois, il comprend que tout se passe à Paris. C’est avec Mireille Darc, qui deviendra la comédienne que l’on connaît, qu’il se rend dans la capitale. Là, il devient le secrétaire d’un critique éminent, Pierre Gueguen, et grâce à lui il rencontre Poliakoff, Lanskoy, Mathieu ; il rencontre tous les artistes importants du moment. Sa palette s’en trouve modifiée. Il peint au couteau des figures et des paysages.

Jusqu’à l’âge de 24 ans, sa peinture, cela est normal, est sous influence, mais dès 1963, et pendant plus de 5 ans, il travaille essentiellement sur des collages. « Il me fallait mettre au point une écriture qui tienne et qui contienne toutes mes préoccupations, tant humaine que picturale, je devais tourner le dos à la peinture existante pour risquer de créer la mienne. » Pari tenu.

Les collages, il les réalise en détournant des photos prises dans les magazines, il les découpe au cutter et c’est avec ce même outil qu’il réalise les caches pour ses pochoirs pour les peintures qu’il exécute à l’aérographe. Il défend alors l’idée qu’il avait longtemps travaillé sur le motif, qu’aujourd’hui, la réalité vraie est celle des images. C’est sa «maladie du second degré». En ce sens il est très proche et devient ami des peintres de la figuration narrative comme Klasen, Monory, …

 

Ce n’est qu’en 1972 qu’il décide de prendre des photos, et même faire des films. Ce qu’il peint est alors inspiré des images qu’il a lui-même produites, la série des « Annie », les « Thierry », les « Ateliers ludiques »…
1978, voilà une très haute reconnaissance : il représente la France à la Biennale de Venise avec une série de tableaux, Portraits d’Aurore Clément, extraits d’un film qu’il venait de réaliser.

Les années 80 et les suivantes, Jean-Pierre le Boul’ch est rongé par la maladie et son travail se transforme. Il utilise dans un premier temps tous les « caches » qui avaient servi à peindre ses tableaux à l’aérographe : il est à l’origine de ce que nous appelons aujourd’hui la Paper Cut.

Plus tard, toujours l’amour du papier le conduit à recouvrir d’anciens tableaux avec des pages de magazines et de créer d’intrigants palimpsestes. Il dissout l’encre du papier avec du trichloréthylène ce qui produit des tons très délicats mais n’arrange pas sa santé.

Il s’éteint en 2001.

Comme il l’aura écrit : « Toute ma vie s’est organisée autour de la peinture et de mon désir du risque de peindre, peindre comme le fait un nuage, juste après l’orage entre terre et ciel, à l’apogée de l’arc-en-ciel. »

Théodore Blaise